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Libération
Enquête

Crèches privées : «Si le groupe la Maison bleue n’est pas encore tombé, c’est parce que, contrairement à People & Baby, un enfant n’est pas mort»

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Maltraitances, déclarations mensongères, impayés… «Libération» a enquêté sur ce groupe, qui chapeaute 400 structures en France, plutôt épargné par les récentes révélations sur le secteur de la petite enfance.
Devant un établissement la Maison bleue, à Paris, le 19 septembre 2024. (Dimitar Dilkoff/AFP)
par Maïlys Brunel
publié le 6 avril 2025 à 8h00

Clémence (1) n’y a d’abord pas cru. «Je me suis dit qu’elle s’était trompée», reconnaît-elle en évoquant les mots de sa fille de 3 ans. Comme beaucoup de parents confrontés à la maltraitance en crèche, elle a d’abord ignoré les signaux, aveuglée par la confiance accordée à des professionnelles, rassurantes en apparence. Mais derrière les sourires, la réalité est brutale : «Elles l’ont punie en l’isolant et en la plongeant dans le noir, et ce, à plusieurs reprises. Après cela, elle a commencé à développer des gestes violents qu’elle n’avait pas avant et à s’autopunir dans la salle de bains, en éteignant la lumière», raconte la jeune francilienne. Face aux réclamations de sa fille de quitter cette crèche du groupe la Maison bleue et après des échanges avec d’autres familles, Clémence a pris la décision de retirer son enfant. «Elle ne mangeait pas bien, elle faisait de mauvaises siestes et n’était plus propre», justifie-t-elle. Dans cette même structure, le fils de Thomas (1), 2 ans et demi, «était irrité jusqu’au sang au niveau de ses fesses. Il marchait les jambes écartées dans la rue parce qu’il sentait qu’il pouvait avoir mal», explique le trentenaire. Le petit garçon s’est ensuite mis à bégayer, un trouble dont Thomas inter