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Interview

Devoir de visite : «Un parent contraint par la loi ne sera pas un parent aimant et bienveillant»

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Cofondatrice de la Collective des mères isolées, Sarah Margairaz réagit à la proposition d’Emmanuel Macron de contraindre les pères à un devoir de visite, et propose d’autres pistes pour aider les familles monoparentales.
«On ne va pas courir après les pères. Si le père est violent, négligent, il est peut-être souhaitable de couper le lien», souligne Sarah Margairaz, cofondatrice de la Collective des mères isolées. (Riccardo Milani /Hans Lucas. AFP)
publié le 9 mai 2024 à 17h16

Un quart des familles françaises sont monoparentales. Dans plus de 80 % des cas, cet unique parent est la mère. Interviewé par le magazine Elle, Emmanuel Macron a annoncé vouloir «ouvrir le débat» sur ce sujet, pour instaurer «un devoir de visite, un devoir d’accompagnement des enfants» de la part des pères. Pour Sarah Margairaz, cofondatrice de la collective des mères isolées, le propos présidentiel, teinté d’«archaïsme», est loin d’être à la hauteur des enjeux.

Comment accueillez-vous la proposition du président de la République d’instaurer un devoir de visite pour les pères ?

Cela fait des années que l’on dénonce une asymétrie dans le droit de la famille français. D’un côté, il y a le droit de visite pour le parent non-gardien, souvent le père ; de l’autre côté, il y a le devoir, souvent pour la mère, de présenter son enfant à l’heure dite, sans quoi elle risque une ame