C’est un long couloir aux murs égayés d’autocollants colorés, comme autant d’images imprégnées d’innocence enfantine. On y croise des fées, des champignons, des poissons rondelets ou des hiboux qui ont l’air de danser, parapluie à la main. Pourtant, certains des petits patients qui parcourent ce coin du service de pédiatrie du Centre hospitalier régional d’Orléans (Loiret) amènent avec eux la noirceur de fardeaux qui contrastent avec la douceur travaillée du décor. L’Unité d’accueil pour enfants en danger (UAPED) de cet hôpital reçoit depuis quinze ans des enfants maltraités, meurtris, victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles, de la naissance à la majorité. Il peut arriver que leur passage conduise à une hospitalisation : si une ordonnance de placement provisoire doit être décrétée, il faut parfois un délai pour que l’Aide sociale à l’enfance (ASE) vienne récupérer l’enfant. Passé une certaine heure, ils peuvent être amenés à rester à l’hôpital, pour éviter de trop les perturber. Il arrive aussi des enfants témoins d’infanticide ou du meurtre d’un parent.
Tous disposent d’une salle d’attente dédiée, à l’écart du reste de la consultati