Christophe pourrait raconter des heures la façon dont ses deux jeunes enfants, baptisés et inscrits dans une école catholique, ont changé sa vie et celle de son mari. «Mon acte de militantisme, c’est de montrer qu’ils sont comme les autres», insiste le cardiologue en région parisienne. Il leur parlera peut-être un jour des montants déboursés au Canada, environ 80 000 euros pour son aînée et 100 000 euros pour la seconde. Christophe le sait : tous les couples ne peuvent assumer de telles sommes.
Pour rassembler l’argent nécessaire, certains «mettent jusqu’à cinq ans», souligne Dominique Mennesson, fondateur de l’association Clara. Pionniers du combat pour la gestation pour autrui (GPA), une pratique interdite en France, lui et sa femme ont dû faire appel à la justice pour faire reconnaître leurs deux filles nées aux Etats-Unis. Le couple a incarné le débat houleux sur le sujet, centré sur la marchandisation du corps féminin. Ils s’en souviennent encore : eux avaient déboursé 50 000 euros pour chaque grossesse dans les années 90. Trente ans plus tard, un parcours américain est trois fois plus onéreux.
Depuis 2019, le marché mondial de la GPA aurait doublé, et pèserait aujourd’hui 14 milliards de dollars, selon une estimation du cabinet Global Market Insights. La France, où entre 200 et 300 enfants issus de GPA à l’étranger reviendraie