Rester chez soi longtemps et sans aide. Les personnes âgées vivant à domicile sont moins souvent en perte d’autonomie, en particulier les personnes âgées de 75 ans et plus, selon une étude de la Drees publiée ce jeudi 14 novembre comparant les années 2015 et 2022. La part des seniors de 60 ans et plus vivant à leur domicile avec une perte d’autonomie est passée en sept ans de 10 % à 8 % (soit 1,3 million de personnes), selon l’enquête Autonomie en ménage réalisée en 2022 auprès de 22 300 personnes. Cette perte d’autonomie correspond aux critères permettant d’obtenir une allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour financer des aides à domicile.
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Le progrès est «principalement» dû au recul de la perte d’autonomie chez les 75 ans et plus : 15 % d’entre eux en sont affectés en 2022, contre 20 % en 2015. Au total, le nombre de seniors touchés par la perte d’autonomie a reculé de 180 000 personnes en sept ans, malgré la hausse du nombre de seniors sur la période, indique la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees).
«Des conditions de vie meilleures que la génération qui a précédé»
En sept ans, l’espérance de vie sans perte d’autonomie à 60 ans a augmenté. Elle est de 23,1 ans (en hausse de 10 mois entre 2015 et 2022) pour les femmes et de 20,6 années pour les hommes (en hausse de 6 mois), selon la Drees. Pour les femmes, l’espérance de vie à 60 ans reste stable en 2022, à 27,3 ans, dont 4,2 ans en moyenne passés en situation de perte d’autonomie (2,9 années à domicile et 1,3 année en établissement). Elle est moins importante (23 années) chez les hommes, qui vivent en moyenne 2,4 années en situation de perte d’autonomie (1,6 année à domicile et 0,7 année en établissement). Parmi les 18 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus vivant en 2022 en France métropolitaine, 16,7 millions vivent à leur domicile.
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«L’amélioration des conditions de vie des seniors et de la prévention en santé permet de reculer l’apparition de la perte d’autonomie, a observé Alexis Louvel, chargé d’études à la Drees, lors d’une conférence de presse. La génération de seniors qui arrive à 75-80 ans a connu des conditions de vie meilleures que la génération qui a précédé. […] Les pensions sont plus importantes, ainsi que le niveau de vie.» Enfin, le chargé d’études souligne que «la santé des seniors a été mieux prise en charge, en particulier leurs maladies chroniques, les affections longue durée».