En 2017, le candidat Emmanuel Macron promettait la création de places supplémentaires en crèche pour soulager un secteur où la demande d’accueil est toujours plus importante. Quatre ans plus tard, le compte n’y est toujours pas: selon la CGT, il manquerait toujours 320 000 places pour faire face aux besoins. Actuellement, on dénombre dans l’Hexagone environ 448 000 places en crèche, selon la Caisse nationale d’allocations familiales. Déjà «épuisées» par un fonctionnement à flux tendu, que Delphine Depay, déléguée médico-social à la CGT, juge «inacceptable», les travailleuses luttent depuis 2018 contre la loi Taquet – du nom du secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des Familles – un projet de réforme des modes d’accueil dans les structures de la petite enfance, dont l’entrée en application est prévue pour septembre. Opposés à des mesures qui, si elles étaient ratifiées «détraqueraient l’accueil en crèche», le collectif «Pas de bébés à la consigne», qui regroupe les six principaux syndicats de personnels du secteur, appellent à manifester une nouvelle fois ce mardi, dans 35 villes.
De Paris à Marseille, un même sentiment de lassitude teinté de colère se fait sentir. Face à des crèches surpeuplées et des absences de personnels répétées, rares sont les établissements qui fonctionnent «harmonieusement», regrette Emilie Philippe, éducatrice dans les Hauts-de-Seine et porte-parole du c