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Réfugiés

Manifestation de soutien aux Afghans à Paris : «Sauvez nos familles»

Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées ce dimanche à Paris pour réclamer l’évacuation immédiate vers la France des familles afghanes menacées par les talibans. Les associations organisatrices du rassemblement souhaitent rencontrer le ministre des Affaires étrangères.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce dimanche place de la République à Paris pour réclamer l’évacuation immédiate vers la France des familles afghanes menacées. (Stéphane De Sakutin/AFP)
publié le 22 août 2021 à 18h27

«Evacuation maintenant», «Afghans, bienvenue», «Save our family» («sauvez nos familles») ou encore «Afghan Lives Matter»… Autant de mots que l’on pouvait lire ce dimanche sur les pancartes et banderoles des manifestants. A Paris, plusieurs centaines de personnes, dont des Afghans, étaient rassemblées pour réclamer l’évacuation immédiate vers la France des familles afghanes menacées.

«Nous demandons le rapatriement tout de suite de toutes les familles et de toute personne en danger», a expliqué à l’AFP Ezat, un réfugié afghan de 31 ans. Travailleur social dans un centre d’hébergement en France, il était présent place de la République pour manifester, se disant «très inquiet» face à la situation en Afghanistan, une semaine après la prise de pouvoir des talibans.

«Une catastrophe humanitaire»

«On est là pour nos familles, elles ne sont pas sécurisées là-bas, on voudrait qu’elles viennent ici, si elles restent, elles vont mourir», a quant à lui alerté Muhammad Younas, 24 ans, employé dans le secteur du nettoyage. De son côté, Reza Jafari, président de l’association Enfants d’Afghanistan (coorganisatrice du rassemblement), a lancé au micro qu’«une catastrophe humanitaire est en route, il faut l’empêcher dès maintenant, ouvrir des couloirs humanitaires pour que les gens qui veulent sortir puissent sortir».

Osman, arrivé en France il y a dix ans, était lui aussi au cœur du rassemblement. Son épouse se trouve encore en Afghanistan, où la situation est «vraiment terrible», selon l’ancien journaliste afghan. Depuis que les talibans ont pris le pouvoir, «ils ont petit à petit commencé les fouilles dans les maisons», assure Osman, convaincu que les talibans «n’ont pas changé».

Un sixième vol attendu

Les associations organisatrices demandent une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, «dès cette semaine». Dans un entretien publié par le Journal du dimanche, le ministre a assuré ce dimanche que «tous les cas [d’Afghans voulant être exfiltrés] qui se sont manifestés – et leur nombre s’allonge de jour en jour avec des centaines de noms – [seront] instruits».

Depuis l’annonce dimanche dernier du pont aérien mis en place après la chute de Kaboul, l’armée française a transporté jusqu’à Paris plus de 600 personnes sur cinq vols, dont une très large majorité d’Afghans. Un sixième vol est attendu ce dimanche soir à Roissy.