Menu
Libération
Témoignages

Mères célibataires : «La société nous laisse nous encroûter dans notre situation»

Article réservé aux abonnés
Déjà confrontés à la précarité, les parents isolés, en majorité des femmes, sont mis en difficulté par l’inflation et l’absence de politique d’aide spécifique. Sandrine, 37 ans, et Hélène, 51 ans, racontent à «Libé» leur combat pour s’en sortir.
Sandrine et son fils, à Montreuil, le 11 janvier. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 13 mars 2024 à 20h56

Touchées de plein fouet par l’inflation, les familles monoparentales, pour la plupart des mères isolées, cumulent les difficultés, venant gonfler les statistiques de la pauvreté. Elles ne bénéficient pourtant d’aucune politique sociale dédiée. Deux d’entre elles témoignent auprès de «Libé» de leur quotidien.

Sandrine, 37 ans

«Il a fallu que je déplace encore des montagnes pour arriver là où j’en suis»

«Je suis seule depuis le milieu de ma grossesse et le père de mon fils de 4 ans a perdu son autorité parentale. Avant sa naissance, je travaillais dans la petite enfance au domicile des parents avec une amplitude horaire importante et un salaire convenable. Mais faute d’avoir une place en crèche, j’ai dû cesser de travailler pour m’occuper de mon fils. Quand on s’extirpe de violences conjugales comme moi, on est déjà à plat et il a fallu que je déplace encore des montagnes pour arriver là où j’en suis.

Lorsque j’ai repris le travail, j’ai voulu me former mais toutes les portes étaient fermées. J’ai eu des résistances de la conseillère RSA, des assistantes sociales, de Pôle emploi, on me rétorquait qu’“il faut aller travailler pour gagner un peu plus d’argent”. J’ai finalement réussi à intégrer une formation éducatrice de jeunes enfants. Je ne pouvais pas payer les 1 500 euros par an de frais de scolarité et je n’avais plus le droit au RSA. Il a fallu que j’aille voir les assistantes sociales pour trouver des