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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

Parentalité : les «gender reveal parties», un business lucratif qui flatte un narcissisme abyssal

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Enième importation d’un mode de vie américain, le succès en France des «fêtes prénatales», où l’on célèbre autant l’arrivée prochaine d’un bébé que le dévoilement de son sexe, interroge par les stéréotypes que ce phénomène perpétue.
L'enjeu du genre se perpétue au cours des «genrer reveal parties», souligné par le bleu et le rose qui gouvernent souvent ces célébrations. (AzmanL/Getty Images)
publié le 16 avril 2025 à 12h00

Le phénomène a débuté dans les années 2000, avec des airs d’étrange lubie. Il tend pourtant à s’étendre et à se banaliser jusque dans nos contrées, énième exportation d’un mode de vie américain. La gender reveal party, littéralement «fête du dévoilement du genre», consiste, pour des futurs parents, à célébrer la révélation du sexe de leur bébé. Avec leurs proches mais aussi, toujours plus fréquemment, avec le reste du monde via les réseaux sociaux, la vitrine rutilante Instagram en tête. De quoi doper la quête de mises en scène qui en mettent plein la vue. Au point de générer des scénarios, dépenses et prises de risques douteux voire risqués, rappelle Ouest France dans un article paru le 14 avril, qui énumère quelques cas. Un pigeon teint en rose, une cascade à l’eau bleuie, un futur père qui se tue en manipulant un canon à confettis, un pilote qui se crashe alors qu’il venait de voler à trop basse altitude pour lâcher une fumée rose au-dessus d’une de ces parties, un feu de forêt déclenché par l’activation d’un engin contenant de la poudre colorée et qui réduit à néant 2 800 hectares…

Cela dit, le mouvement est massif. Noces, naissance, rupture, toutes les occa