Menu
Libération
Reportage

Petite enfance : le modèle de la crèche familiale sur ses gardes

Article réservé aux abonnés
Pourtant longtemps érigé comme un modèle, ce type de garde d’enfants à mi-chemin entre l’accueil chez une assistante maternelle et celui en structure collective souffre d’un manque de moyens et de personnels.
Dans une crèche familiale, les temps collégiaux sont obligatoires pour les assistantes maternelles (et rémunérés). Ils comprennent de l’analyse de la pratique et des formations (Matthieu Rondel/Hans Lucas)
par Maïté Darnault, Envoyée spéciale à Annecy
publié le 27 mai 2024 à 6h52

Comme autant de petits pas répétés avant de savoir cavaler. Les rituels émaillent les journées d’Anne Pingeon et des enfants qu’elle garde. Et forgent leur apprentissage de l’autonomie. Pour les sorties, cette assistante maternelle d’Annecy (Haute-Savoie) propose «le plus d’activités variées», tout en tenant compte des envies. «Ramasser des cailloux» ou «aller voir le lac» peut suffire au bonheur des trois filles de 2 ans qu’elle accueille. Elles arrivent chez elle à partir de 8 heures. Des jeux libres, puis une occupation commune. Vers 9h45, tout le monde est dehors, «quelle que soit la météo, on a les équipements pour». Après la balade, retour à la maison pour le déjeuner, préparé à l’avance. Aux premiers signes de fatigue, «on part à la sieste». Vient le réveil, le change si nécessaire et le goûter. Un fruit, un laitage, un gâteau.

A l’«heure des parents», la professionnelle leur raconte «comment ça s’est passé». Enfin, elle fait le ménage, s’occupe du linge et prévoit les repas du lendemain. A l’issue de dix heures sans réelle pause, son lieu de travail redevient son domicile. Cette routine connaît une exception : les temps partagés avec d’autres assistantes maternelles, une à deux fois par semaine, dans un espace municipal dédié. Car Anne Pingeon et ses collègues sont employées de la crèche familiale de la mairie d’Annecy. Méconnu, ce mode de garde est à mi-chemin entre l’accueil chez une assistante maternelle et celui en