Pour Ivone Antonio, «c’est la crèche de la dernière chance». Depuis un an, cette titulaire d’un CAP petite enfance a changé cinq fois de structure, dans les Hauts-de-Seine, et peine à trouver un lieu de travail qui lui convienne pleinement. «Je commence à fatiguer. Si je ne prends pas un poste de direction [après une formation, ndlr], je vais quitter le monde de la petite enfance», lâche-t-elle. Son métier, elle l’aime. Mais les conditions d’exercice finissent par trop lui peser. «Parfois j’arrive à 7h45, je dois finir à 15h45, mais je termine à 19 heures parce qu’il n’y a personne. On fait des journées sans pause. Le lendemain, on ne connaît pas nos horaires, égrène cette mère célibataire de 35 ans, dans le métier depuis six ans. Quand on est en arrêt maladie, on vient quand même travailler pour ne pas laisser les collègues en galère.»
Manifestation
Parce que les tâches sont pénibles physiquement, Ivone Antonio a déjà eu trois lumbagos. Elle ne parvient pas à poser les cinq jours de congé annuels dont les dates ne lui sont pas imposées pendant les vacances scolaires et doit souvent batailler pour se faire payer ses heures supplémentaires. Il y a quelques mois, elle est parvenue à négocier son salaire et à décrocher 1 310 euros net mensuels. C’était juste avant l’annonce de la hausse du smic à 1 302 euros. Une augmentation qui «ne sert à rien», souffle-t-elle.
Protocoles sanitaires essorants
La situation d’Ivone Antonio est loin d’être marginale : usées, de plus en plus de