Trop de cris d’alerte ont été poussés dans le désert. Trop d’enquêtes, de comptes-rendus, de rapports, sur la situation de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont été produits pour finir oubliés. Cette fois, il n’en est pas question, tonne Isabelle Santiago, députée socialiste du Val-de-Marne, en présentant à la presse, ce mardi 8 avril, son rapport sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance. Le document de 523 pages, adopté à l’unanimité par les députés de la commission le 1er avril, est le fruit d’un an de travail, très attendu par les professionnels. Sa conclusion est sans appel : le secteur «est traversé par une crise profonde de son écosystème, qui hier était à bout de souffle et aujourd’hui dans le gouffre». «Notre République a failli à protéger les plus vulnérables, les enfants, à tirer les leçons de très nombreuses alertes successives», reprend Isabelle Santiago face aux journalistes, appelant à «une réforme d’ampleur». «C’est une urgence absolue pour les 400 000 enfants accompagnés par l’ASE.»

Mais comment sortir de cette crise tant de fois documentée ? Placée sous la responsabilité des départements depuis la loi de décentrali