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Interview

Solidarité fiscale dans les couples séparés : «Ce sont majoritairement les hommes qui contractent des dettes»

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Une proposition de loi portée par le député Modem Hubert Ott est examinée à partir de ce mardi 14 mai en commission mixte paritaire. Elle doit, en comblant des vides juridiques du droit matrimonial, notamment sur les dettes ou l’héritage, protéger des femmes qui se retrouvent «dans des positions fondamentalement injustes».
Le Sénat avait adopté la proposition de loi remaniée le 20 mars. (Xose Bouzas /Hans Lucas. AFP)
publié le 14 mai 2024 à 6h00

Votée par les députés en début d’année, remaniée au Sénat le 20 mars, la proposition de loi visant à assurer une «justice patrimoniale au sein de la famille» arrive en commission mixte paritaire ce mardi 14 mai. Le but de ce texte est double : permettre aux conjoints séparés de ne pas avoir à s’acquitter des dettes fiscales contractées à leur insu par leur ex, mais aussi déchoir totalement de leurs droits matrimoniaux les hommes coupables de féminicides. Pour Hubert Ott, député Modem à l’origine de cette proposition de loi, celle-ci vient s’attaquer à «des situations inadmissibles».

Pourquoi avez-vous souhaité porter ce texte et à quelle nécessité celui-ci répond-il ?

Il s’agit de rétablir une forme de justice. A chaque fois que l’on met le doigt sur une situation pouvant être perçue comme n’étant pas à la hauteur des attentes légitimes de nos concitoyens, il faut intervenir sans délai et amender ce qui, dans notre arsenal juridique, laisse encore à désirer en termes d’intégrité morale. C’est l’ambition de cette loi qui, dans son article 1, s’attaque notamment à la violence qui s’exerce sur les femmes. Actuellement, si un homme est reconnu coupable de l’assassinat de son épouse, il n’existe pas de disposition spéciale dans le droit matrimonial.

Cet homme va alors hériter des biens de sa femme selon les dispositions de leur contrat de mariage, et ce au détriment de leurs enfants, s’ils en ont. Une telle situation est totalement inacceptable, et cette loi prévoit de