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Aide sociale

Sur France 2, Michel Barnier déterre le chantier de «l’allocation sociale unique»

Invité de «l’Evénement» jeudi 3 octobre, le Premier ministre a annoncé son intention de relancer le chantier de «l’allocation unique», dossier ouvert précédemment par Manuel Valls ou Emmanuel Macron, pour faire en sorte «qu’au bout de ce travail, ça paye plus de travailler que de ne pas travailler».
Michel Barnier lors de l'émission «l'Evénement», le 3 octobre. (thomas Samson/AFP)
publié le 4 octobre 2024 à 9h14

C’est une marotte de ses collègues des Républicains, mais aussi des exécutifs successifs des dernières années. Invité jeudi soir de l’émission l’Evénement sur France 2, Michel Barnier a annoncé son intention de lancer «pour l’année prochaine» un chantier de «l’allocation sociale unique». L’objectif de cette mesure sera de faire en sorte «qu’au bout de ce travail, ça paye plus de travailler que de ne pas travailler», a-t-il déclaré, en précisant que ce «chantier va prendre un peu de temps».

Le nouveau locataire de Matignon a considéré «qu’il faut que le travail paie plus que l’addition des allocations». Mais aussi qu’il fallait «débureaucratiser» les allocations et «peut-être parfois en augmenter certaines», comme par exemple celle destinée aux «personnes en situation de handicap». Le Premier ministre a toutefois ajouté ne pas encore avoir «trouvé de propositions concrètes sur ce sujet» de l’allocation unique.

Marronnier

Cette allocation sociale unique rappelle une proposition que l’ex-commissaire européen avait déjà formulée en 2021, au moment où il briguait l’investiture de la droite en vue de l’élection présidentielle. Michel Barnier souhaitait alors créer une aide sociale unique plafonnée pour remplacer les aides sociales actuelles, les aides vieillesse et handicap étant «naturellement sanctuarisées». Il disait aussi vouloir «encourager le travail et le mérite, au détriment de l’assistanat», notamment en suspendant les allocations chômage «après deux refus d’une offre raisonnable».

Ce projet fait partie de ceux présentés mercredi par Laurent Wauquiez, président des députés Droite républicaine (ex-Les Républicains). Avec ses troupes, il préconise une «allocation sociale unique plafonnée» à «70 % du smic», destinée selon lui à lutter contre l’«assistanat». Avant le patron de la droite, Emmanuel Macron en avait lui aussi fait une promesse de campagne : le chef de l’Etat ambitionnait alors de fusionner plusieurs prestations sociales pour en faire l’Allocation sociale unique (ASU). Et encore avant, c’était Manuel Valls qui, en septembre 2016, avait proposé le lancement «d’une allocation unique, ouverte à tous, à parti de 18 ans, pour remplacer la dizaine de minima sociaux existant».