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«Un enfant cassé est un adulte cassé» : un rapport inédit liste 70 propositions pour un meilleur encadrement des enfants placés

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Associations, professionnels et anciens mineurs placés se sont concertés pendant un an pour faire sortir le secteur de la protection de l’enfance d’une crise qui dure depuis des décennies. «Libération» révèle en exclusivité ces pistes de solutions.
A ce jour, près de 300 000 enfants sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. (Jean-Michel Delage/Hans Lucas)
publié le 17 novembre 2024 à 15h03
(mis à jour le 18 novembre 2024 à 6h30)

Mamédi Diarra a vécu deux années en enfer. Maltraité par des éducateurs dans un établissement où il avait été placé, il tombe en dépression, ne mange plus, fait une tentative de suicide. Ses demandes de transfert auprès du juge restent vaines. Tout comme celles de son référent à l’Aide sociale à l’enfance (ASE), qui se démène pour le sortir de là. C’est en étant conduit à l’hôpital après s’être effondré en pleine rue sur le chemin du collège que son calvaire prendra fin. Grâce au courrier d’une pédiatre, enfin écoutée. «Je me battais seul contre eux. Je me dis que si des contrôles de qualité avaient été effectués dans mon établissement, qu’on avait pris en compte ma parole, qu’on m’avait entendu, je n’aurais pas vécu tout ça», livre à Libération le désormais trentenaire, juriste de formation et président de Repairs ! 94, association du Val-de-Marne pour les enfants et anciens enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance.

C’est grâce à cette décennie passée à l’ASE, avec ses dysfonctionnements, mais aussi tous ses éducateurs «exceptionnels» qui «bricolaient des solutions», que Mamédi Diarra a pu prendre part au rapport inédit «Des enfants à protéger» publié ce lundi 18 novembre par la Fondation Jean-Jaurès. Il livre 70 propositions pour «remettre sur pied la protection de l’enfance», rédigées en partenariat avec une mult