En avril, un rapport sur les conséquences de la surexposition des enfants aux écrans évoquait un «niveau alarmant d’exposition» à des contenus pornographiques et violents, justifiant la nécessité de légiférer. Une nouvelle étude, publiée ce lundi 27 mai par l’institut Childlight, une organisation œuvrant pour la sécurité des enfants qui dépend de l’université d’Édimbourg en Écosse, confirme l’ampleur du phénomène. Selon ce travail, réalisé à partir de données statistiques et présenté comme la toute première estimation de l’ampleur mondiale du problème, un mineur sur huit s’est retrouvé, dans le monde et durant l’année écoulée, confronté ou exposé à son insu à des images à caractère sexuel, ou sexuellement exploité.
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302 millions de jeunes de moins de 18 ans seraient ainsi concernés à travers la planète. En Europe de l’Ouest, ce pourcentage d’exposition s’élèverait à près de 20 %. En plus de l’exposition à des photos et des vidéos, l’étude évoque notamment des messages sexuels ou des cas de demandes d’actes sexuels de la part d’adultes et d’autres jeunes. Sont également mentionnés le chantage aux photos intimes et l’utilisation de l’IA pour créer des deepfakes. Selon les auteurs, un cas est reporté chaque seconde dans le monde.
«Pandémie mondiale»
Selon le président de Childlight Paul Stanfield, le phénomène existe «dans chaque pays, grossit de manière exponentielle et nécessite une réponse mondiale». Dans un communiqué, celui qui a travaillé pour Interpol et l’Agence de lutte contre la criminalité britannique (NCA) évoque «une pandémie mondiale qui est restée cachée trop longtemps».
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Fin avril, la NCA a alerté des centaines de milliers de professionnels de l’éducation à la suite d’une forte augmentation des cas de «sextorsion» visant des adolescents, notamment des garçons âgés de 14 à 18 ans, victimes de chantage après des diffusions de photos intimes sur internet. Un phénomène face auquel la législation actuelle «a du mal à répondre», estime le directeur d’Interpol, Stephen Kavanagh. Le chantage peut être exercé par des groupes criminels organisés basés à l’étranger, principalement dans des pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi en Asie du Sud-Est, expliquait la NCA.