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Reportage

Féminicide à Avignon : «J’ai vu Jessica au sol, au milieu du sang»

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Dans la soirée dimanche 29 juin, une femme de 37 ans a été battue, étranglée et poignardée par son mari, qui a immédiatement reconnu les faits.
A Avignon ce lundi 30 juin, dans l'immeuble où habitait Jessica. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 30 juin 2025 à 20h26

Jessica avait eu le temps d’appeler les secours et de donner son adresse. Mais les policiers sont arrivés trop tard dimanche 29 juin, vers 21h30 dans le petit HLM d’Avignon (Vaucluse) où elle habitait. Battue, étranglée et frappée de plusieurs coups de couteau, elle n’a pas pu être réanimée par les pompiers arrivés dans la foulée. Attendant sur le palier, son mari a immédiatement reconnu le féminicide, confirme le parquet d’Avignon : c’est lui qui venait de tuer sa femme, âgée de 37 ans, sous les yeux de leurs quatre enfants, un petit garçon de 7 ans et trois filles de 16, 17 et 18 ans. L’une d’elles a reçu un coup de couteau dans la main, en tentant de s’interposer. Tous ont été pris en charge par une cellule psychologique.

Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la sûreté départementale, la famille avait débarqué il y a quelques semaines dans cet immeuble fatigué du quartier Sud Rocade, pas l’un des plus accueillants de la ville. Sur les murs du hall, le point de deal local affiche son blase, les choufs se sont réfugiés dans la cage d’escalier pour fuir le soleil qui plombe l’extérieur. Depuis son troisième étage, Marie-Rose leur hurle de se taire.

«Elle en avait peur»

La quadragénaire n’a pas réussi à dormir de la nuit, son fils Francis, 19 ans, non plus. La police est restée tard, son avis de passage est désormais scotché sur la porte d’en face. «Il y a écrit meurtre dessus», souffle Francis qui peine lui-même à y croire. Ce lundi après-midi, mère et fils sont restés à la mai