«Il ne manquait plus que ça.» Dans la filière ovine, l’abattement se conjugue à tous les temps. Apparue il y a dix-huit ans sur le territoire français, la fièvre catarrhale ovine (FCO) revient avec une nouvelle variation du virus : le sérotype 3, dans le nord de la France et fait craindre le pire aux éleveurs. «Je croise les doigts, mon cheptel n’est pas encore touché, mais c’est une grosse inquiétude. Pour tous les éleveurs, la préoccupation est prégnante», témoigne Emmanuel Fontaine. L’éleveur axonais, basé au sud de Soisson, sait qu’au-dessus de sa tête flotte l’épée de Damoclès : son cheptel, composé de 240 brebis, pourrait bien y passer. «Il y a 24 cas en cours de confirmation… Le virus progresse rapidement, ça crée un vent de panique chez les éleveurs», relate-t-il. Après les Pays-Bas en septembre 2023, puis la Belgique le mois suivant, un premier cas de FCO a été déclaré dans le département du Nord début août, puis dans les Ardennes, les jours qui ont suivi. Vendredi 9 août, c’est l’Aisne qui a aussi été touchée.
Fièvre, lésions buccales, difficultés respiratoires, langue pendante. Tels sont les symptômes les plus fréquents que développent les animaux touchés par la FCO, aussi appelée maladie de la langue bleue. Non transmissible à l’h