A chaque vente, la salle surchauffe. Face aux squelettes fossilisés d’espèces des mondes éteints, les acheteurs bouillonnent, se battent et surenchérissent sans fin. Résultat, les prix de vente atteignent des sommets himalayens. Aux Etats-Unis, le T. rex baptisé «Stan», parmi les plus complets du monde, est parti à plus de 32 millions de dollars en 2020 (28 millions d’euros). Un an plus tard, en France, c’est au tour du tricératops «Big John» de trouver un acquéreur pour 5,5 millions d’euros. Voilà pour le côté paillettes. De l’autre, ces transactions délirantes sont décriées par les paléontologues car accusées d’encourager l’arrivée sur le marché de passionnés peu scrupuleux, électrisés par l’appât du gain, favorisant les extractions et les importations illégales. Dernière saisie en date en France : neuf dents de dinosaures originaires du Maroc, qui transitaient en direction de l’Italie, ont été interceptées par les douaniers de Menton, dans les Alpes-Maritimes, en février.
En France, l’extraction, la vente et la possession de fossiles sont tout à fait légales, à condition de respecter quelques règles, parfois floues. La fouille de parcs nationaux ou de réserves naturelles protégées est strictement interdite. Pour le reste − un os fossilisé de dinosaure est-il un trésor ? Appartient-il à celui qui le trouve ? Revient-il au propri