Complotisme et antisémitisme sont intrinsèquement liés, et la fresque d’Avignon en est un nouvel exemple, un de plus. Ce graffiti reprend l’imaginaire et la symbolique anti-juifs mais, pourtant, nombreux sont ceux qui ne voient pas le problème. Ce ne serait, disent-ils, qu’une allégorie du fait qu’Emmanuel Macron est la marionnette, volontaire ou non, d’intérêts bien plus puissants, et Jacques Attali, qui tire ici les ficelles du pantin présidentiel, n’en serait que la métaphore. Un discours profondément complotiste et qui élude une question fondamentale : qui se cache derrière cette «élite» ? Pas ou peu de réponses franches, mais des cibles qui sont bien souvent, si ce n’est toujours, personnifiées par des personnalités juives ou prétendument juives.
Cette fresque est tout d’abord bien complotiste. Au-delà du fantasme d’un grand manitou tirant les ficelles, son titre («La bête de l’événement») est une référence explicite dans la complosphère. «Je crois que notre génération doit savoir que la bête de l’évènement est là, elle arrive, qu’il s’agisse du terrorisme, de cette grande pandémie ou d’autres chocs», déclarait le président Macron dans une interview au Financial Times publiée en avril 2020. Ce que la mouvance conspirationniste a immédiatement interprété comme l’annonce de l’arrivée de l’Apocalypse. Une foule de vidéos cumulant des centaines de milliers de vues sur