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Justice

Fromages contaminés dans la Creuse : la listeria avait déjà été identifiée en 2024 dans la fromagerie, selon le parquet de Paris

Les rapports d’analyse fournis en août par la fromagerie à la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) ne faisaient, à l’inverse, «état d’aucune détection préalable» de la bactérie.

Entrée de la laiterie et de la fromagerie Chavegrand à Maison-Feyne, dans le centre de la France, le 13 août 2025. (Guillaume Souvant/AFP)
Publié le 24/09/2025 à 17h39

En août, la fromagerie Chavegrand, entreprise familiale située à Maison-Feyne, dans la Creuse, avait été au cœur d’une véritable tourmente : les autorités sanitaires avaient identifié 21 cas de listériose, dont 2 mortels, et évoquaient un «lien possible» avec la consommation de fromages au lait pasteurisé provenant de la fromagerie creusoise. Les rapports d’analyse alors fournis par la fromagerie à la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) «ne faisaient état d’aucune détection préalable de listeria». L’organisme avait toutefois réclamé des pièces complémentaires à l’entreprise.

Rebondissement ce mercredi 24 septembre : la bactérie de la listeria avait «été identifiée lors de plusieurs prélèvements de surface effectués en 2024» au sein de cette fromagerie, soit l’année précédant les deux morts liés à la listériose cet été, annonce le parquet de Paris qui a repris l’enquête le 20 août. Une information qui vient confirmer les éléments du journal la Montagne. Par ailleurs, le parquet indique que les victimes de la contamination seraient désormais 22, et non plus 21, et que les 2 personnes décédées étaient nées en 1937 et 1947.

Une enquête ouverte pour «homicides involontaires»

Le parquet de Paris rappelle que l’alerte avait été donnée par l’enseigne Carrefour «lors de prélèvements de routine effectués le 30 mai sur un fromage fabriqué le 19 avril par l’entreprise Chavegrand, s’avérant le 9 juin positif à la Listeria monocytogenes». L’ensemble des lots produits avant le 23 juin 2025 avaient été rappelés et des rappels massifs avaient été engagés par précaution en août.

Le pôle santé publique du parquet de Paris avait ensuite ouvert une enquête pour «homicides involontaires, blessures involontaires avec incapacités de travail supérieures et inférieures à trois mois» et «mise en danger de mort ou d’infirmité, par violation manifestement d’une obligation de sécurité ou de prudence».

Il est aussi question de «tromperie entraînant un danger pour la santé», «mise sur le marché d’un produit d’origine animale préjudiciable à la santé», «obstacle aux fonctions des agents chargés de la sécurité sanitaire de l’alimentation» et «non-information du préfet du risque pour la santé présenté par une denrée alimentaire révélée par un autocontrôle».

L’enquête est désormais confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNVEP), et à la DDETSPP.