«Déjà que nous ne sommes accueillis nulle part, nous n’avons aucune raison de ne pas être accueillants», s’exclame Nanni, la soixantaine, avec un grand sourire. Ce voyageur manouche, chef de communauté, désigne du doigt la caravane blanche d’un couple, qui n’appartient pas à sa famille, mais s’est installé sur le même campement. Avec la crise sanitaire, Nanni a décidé de ne se déplacer qu’en petits groupes, et n’accepte que les membres de sa famille ou de celle de sa femme. Seule exception, la caravane de ce couple, donc.
Le jour de notre visite, Nanni et les siens occupent le parking de l’usine Uxello de Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise, sur lequel ils étaient déjà présents en février 2020. L’usine n’est plus en activité depuis le début de la pandémie. Rien d’anormal pour ces voyageurs, dits aussi gens du voyage, qui circulent à travers le département. La seule différence tient au nombre de caravanes, seulement treize, contre une trentaine a minima hors pandémie. C’est Nanni, «malade du cœur» et asthmatique, et donc à risques, qui a décidé de filtrer les caravanes, pour limiter le risque de contaminations au Covid-19.
«Je n’ai pas envie qu’on m’injecte un virus»
En face des magasins du parc, qui ressemble davantage à une zone industrielle, se dressent les véhicules blancs, espacés, alignés par clans. Quelques machines à laver apparaissent, éparses, tandis que des jouets pour enfants trainent par ci, par là. A l’entrée, des sacs poubelles sont empilés dans un grand conteneur. «La mairie ne