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Billet

Gérard Depardieu ou la caricature de la hiérarchie du cinéma, par Samira Sedira

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Le «Complément d’enquête» consacré à l’acteur vient pointer les dangers qui découlent de l’organisation pyramidale régnant sur les plateaux de tournage.
Gerard Depardieu à Nice, en 2021. (Lucie Choquet/ABACA)
publié le 10 décembre 2023 à 7h48

Le cinéma c’est comme l’armée, tout n’est que hiérarchie. Il y a les gradés, et puis il y a les troufions. Plus vous tutoyez les hauteurs, plus votre melon irradie. Au sommet, vous êtes un phare au cœur de l’océan : on ne voit que vous. Le cinéma, c’est aussi un métier où tout le monde est lié par une même abnégation, et où chacun dépend de l’autre. A dévouement égal, considération égale ?

Pas vraiment.

Tout en haut de la pyramide, le réalisateur et le chef opérateur jouissent du pouvoir absolu. Vient ensuite une cohorte de travailleurs qui va de l’ingénieur du son au perchiste en passant par le machiniste, l’accessoiriste, l’habilleuse ou encore l’assistant numéroté. Côté acteur, c’est pareil : il y a la star et il y a les autres. Les rôles secondaires, les doublures, les silhouettes et tout en bas les figurants. La question est de savoir à qui profite cette hiérarchie.

Gérard Depardieu, notre trésor national, est un parfait exemple des dangers que représente cette organisation des priorités.

C’est ce qu’on découvre avec effarement dans le dernier Complément d’enquête qui lui a été consacré jeudi soir sur France 2. Je ne m’attarderai pas sur la première partie du documentaire, le voyage en Corée du Nord filmé par le très complaisant Yann Moix, où l’innommable cô