A Melun (Seine-et-Marne), l’appartement de Damien Guer et de sa femme Alexia ne déborde pas de souvenirs des manifs des gilets jaunes. Pas de photos au mur, aucun document sous cadre, zéro article de presse dans une boîte en carton, rien. A peine Damien a-t-il planqué quelque part une balle de défense, reçue un samedi matin à l’arrière d’un mollet, en guise de cadeau de bienvenue. Le gilet, lui, est «peut-être rangé quelque part», ou bien l’a-t-il balancé dans une benne à ordures. «Les gilets jaunes ont-ils gagné ?» qu’on demande. Sa réponse : «Tu vois un anus ? Il faut l’imaginer un peu plus gros qu’avant.»
Au plus fort de la contestation, Damien Guer était coordinateur d’un groupe très actif dans son département, de la première manifestation, en novembre 2018, jusqu’à la fin, en avril 2019. A l’époque, l’ancien plombier-chauffagiste, 35 ans aujourd’hui, était toujours vissé à son portable, accompagnant par textos les blocages, par exemple au rond-point de Combs-la-Ville, une réunion sur un parking à Nangis, non loin, demandes d’interview, etc. Pour lui, ce fu