«Je m’y attendais», lâche Julie Decroix. La nouvelle Miss Alsace, élue le 26 juin à Kirrwiller (Bas-Rhin), a fait l’objet, dès le lendemain de son élection, d’une vague de commentaires à caractère raciste qui a déferlé sur les réseaux sociaux. «Les insultes ne me blessent absolument pas, je m’y étais préparée avant l’aventure», confie à Libération la jeune femme de 20 ans, dont c’était la deuxième participation au concours. Née à Dakar, au Sénégal, cette étudiante métisse en première année de psychologie à l’université de Strasbourg a grandi à Blotzheim, dans le Haut-Rhin, une petite ville de 5 000 habitants.
«Avant ça, je n’avais jamais été confrontée au racisme», explique-t-elle. Le soir de l’élection, Angélique Angarni-Filopon, Miss Martinique 2024 puis Miss France 2025, était au côté de Julie Decroix, pour lui remettre la couronne. «Elle m’a conseillé de me blinder», ajoute la jeune femme, faisant allusion au torrent de critiques auquel avait été confrontée l’actuelle Miss France, attaquée sur son âge et sa couleur de peau.
Fantasme d’une région «sous cloche, hermétique, repliée»
«Miss cocotier», «En Alsace ils ne sont pas noirs», «les Alsaciennes de souche ne font visiblement pas l’affaire» : la flopée de réflexions racistes a poussé le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace à fermer l’espace commentaires sous la publication Facebook qui annonçait le nom et le visage de la gagnante. «Elle parle alsacien cette guenon ?», «Les effets du réchauffement c