Menu
Libération
Mémoire

Guerre d’Algérie: Macron, premier président à rendre hommage aux victimes de la «tragédie» du métro Charonne

Article réservé aux abonnés
Guerre d'Algérie (1954-1962), un conflit historiquedossier
Soixante ans après la répression policière qui a fait neuf morts le 8 février 1962, le chef de l’Etat a rendu hommage aux victimes. Une première. Même si les rescapés et témoins de l’époque, eux, attendent une reconnaissance officielle de la responsabilité de l’Etat.
Un jeune homme blessé après la manifestation du 8 février 1962, à Paris. (AFP)
publié le 8 février 2022 à 16h52

Un petit pas supplémentaire. Dans la lente et laborieuse réconciliation des mémoires de la guerre d’Algérie, entreprise depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron a posé une nouvelle pierre, certes symbolique mais inédite. Le 8 février 1962, neuf personnes étaient tuées par la police lors d’une manifestation organisée à Paris à l’appel de syndicats et partis de gauche contre l’Organisation armée secrète (OAS) et pour l’autodétermination du peuple algérien. «Soixante ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles», a déclaré Emmanuel Macron ce mardi, dans un communiqué lapidaire envoyé par l’Elysée.

«C’est la première fois qu’un président de la République rend hommage aux victimes de Charonne, réagit auprès de Libération l’historien Benjamin Stora. Et l’OAS est citée. C’est un premier geste très important.» Dans la matinée, le préfet de police de Paris Didier Lallement avait également déposé une gerbe au cimetière du père Lachaise, en hommage aux neuf victimes et «au nom du président de la République».

«Crime d’Etat»

Il y a soixante ans, trois femmes, cinq hommes et un jeune apprenti de 15 ans mouraient après une charge brutale de la police, lors d’une manifestation lancée à l’appel des syndicats et partis de gauche – à l’exception de la SFIO de Guy Mollet. Six