«Même s’il fait -5°C, je préfère être ici que de rester enfermée dans mon 12 m²», déclare en riant Adélaïs, 24 ans, à une autre bénévole de la banque alimentaire de Paris et d’Ile-de-France (Bapif) d’Arcueil, dans le Val-de-Marne. Emmitouflée dans son sweat-shirt gris molletonné, les mains repliées sur un gobelet de café fumant, elle tente de se réchauffer un peu. En pleine discussion sur le déroulé de la journée, de temps en temps, elle s’interrompt pour saluer les bénévoles qui arrivent au compte-gouttes. A en croire la facilité avec laquelle elle dialogue avec eux, on pourrait penser qu’elle fait partie de la structure depuis des années. Pourtant c’est son premier mois. «Je suis ingénieure alimentaire santé agronomie. Je suis diplômée depuis novembre, confie-t-elle. Je n’ai pas trouvé d’emploi depuis alors j’ai décidé de m’engager comme bénévole à la banque.» Fonctionnant comme un grossiste, l’aide alimentaire distribue des denrées à près de 300 associations caritatives. Ces dons sont, au préalable, ramassés par les bénévoles dans les grandes et moyennes surfaces, puis stockés dans le dépôt de 500 m². Trois fois par semaine, Adélaïs vient donc les distribuer.
«Ce matin, 18 associations doivent passer. Elles ont trente minutes pour récupérer leurs commandes», explique Adelaïs. Derrière elle, gilet orange sur le dos et coques de sécurité enfilées par-dessus ses baskets, une autre bénévole pousse, non sans difficultés, un chariot plein de colis ali