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Hébergement d’Ukrainiens par des particuliers: la solidarité des Français montre «des signaux d’essoufflement»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dès le début de la guerre, en février, de nombreux Français ont proposé d’accueillir chez eux des réfugiés fuyant leur pays. Mais le conflit perdure, et certaines familles se demandent combien de temps encore elles pourront tenir et espèrent un soutien financier de l’Etat.
Dans un centre d’accueil de réfugiés ukrainiens géré par l’association France Terre d’asile, à Paris le 11 mars. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
par Élia Ducoulombier
publié le 17 juillet 2022 à 17h04

«Dans trois mois, si on ne nous aide pas, on va se retrouver dans un pétrin financier.» Quand Joëlle et Julien ont décidé en avril d’accueillir un couple d’Ukrainiens dans leur maison à Dunkerque (Nord), ils n’imaginaient pas que leur situation se compliquerait aussi rapidement. Ces trentenaires avaient anticipé certaines contraintes : les rythmes de vie différents, la barrière de la langue… Mais pas de se retrouver seuls pour aider cette famille dont le destin s’est subitement entremêlé au leur. «On n’avait pas prévu cette absence totale du soutien de l’Etat, affirme Julien. A part l’association pour quelques démarches, personne ne nous a guidés, on a dû se débrouiller par nous-mêmes depuis le début.»

Aujourd’hui, c’est leur situation financière qui les préoccupe le plus. L’inflation augmente et avec elle, les factures d’eau, d’électricité, d’essence ou les courses pour compléter l’aide alimentaire. «Avoir deux, trois, quatre personnes en plus dans un foyer, ce n’est pas négligeable, ajoute Joëlle, enseignante. Mon conjoint pioche dans ses économies personnelles et moi je travaille un peu au noir pour compenser. A la rentr