L’été 2015 approche. Pour se professionnaliser entre sa première et deuxième année de licence d’archéologie, Valentine (1), 21 ans à l‘époque, jette son dévolu sur un chantier de fouilles protohistoriques en Nouvelle-Aquitaine, à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle. Pendant un mois, le petit groupe d’une dizaine de personnes vit ensemble, creuse ensemble et dort ensemble, en gîte. Selon son récit, dès les premiers jours, le responsable du chantier, de dix ans son aîné, lui «fait du gringue». Quand elle gratte le sol, agenouillée et en débardeur, «il plonge régulièrement et avec insistance son regard dans mon décolleté», dit-elle. Devant tout le monde, les réflexions «lourdes» se seraient transformées en allusions sexuelles répétitives. «Jusqu’au jour où il a attendu que je sois seule dans le gîte pour se mettre nu face à moi, l’air de dire “c’est maintenant”.»
Si ces faits pourraient être qualifiés d’exhibition sexuelle et sont punis par la loi, «sur le moment, je n’avais pas conscience que c’était grave et que je pouvais porter plainte», juge Valentine, dix ans plus tard. Pour que la fin de sa mission se déroule sans encombre, la jeune fille raconte éviter le responsable au maximum. «Il n’avait pas eu ce qu’il voulait donc il était devenu e