Ils ne ressentent pas de haine, disent-ils. Juste un immense vide. «De la haine, pour quoi faire ? Je n’ai pas de place en moi pour la haine», affirme Chloé, 25 ans. Mais comment continuer à avancer sans son frère à ses côtés ? «Valentin aurait détesté que je me laisse aller.» Alors, elle tient. Pour «honorer la mémoire» de son cadet, et sans doute aussi pour ses parents : Geneviève, 55 ans, que l’on devine épuisée, et Michel, 57 ans, dévasté, alors qu’on les rencontre tous les trois dans un café de Montpellier en ce début novembre.
Engagé comme parachutiste dans l’armée israélienne, Valentin Ghnassia avait rejoint il y a dix-huit mois l’Etat hébreu. Il est mort le 7 octobre sous les balles du Hamas en défendant le kibboutz de Beeri, à 5 km à l’est de la bande de Gaza. Il devait finir son service militaire trois semaines plus tard et fêter ses 23 ans le 28 octobre. Puis il devait retrouver sa famille à Montpellier avant de partir quelques jours avec des copains à Budapest. Ensuite ? Il avait évoqué un voyage en Australie, envisageait de poursuivre ses études… «Mon fils avait déjà choisi les prénoms de ses futurs enfants, glisse Michel. Il en voulait trois».
«En quête de racines»
Né à Montpellier dans une famille plutôt croy