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Libération
Reportage

«Il nous reste juste un peu de nourriture» : à Nouméa, les commerces pris d’assaut

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Devant les commerces qui n’ont pas été pillés ou brûlés, les files d’attente atteignaient parfois plusieurs centaines de personnes, vendredi, au cinquième jour de crise dans la capitale de la Nouvelle-Calédonie. «Il n’y a pas de pénurie alimentaire», assurent les autorités locales.

File d'attente devant un supermarché à Nouméa, le 16 mai 2024. (Delphine Mayeur/AFP)
Publié le 17/05/2024 à 9h32

A leur tour d’être pillées. Jeudi matin, à 7 h 50, les Halles de Magenta, dans l’est de Nouméa, sont cernées par plusieurs centaines de personnes. Quelques dizaines d’entre elles vont et viennent entre le centre commercial et les voitures. Une femme pousse un chariot rempli de surgelés et se dirige tout droit vers le quartier résidentiel voisin. Trois hommes sortent de chez le caviste avec des sacs et un chariot débordant de bouteilles de whisky, de rhum, de vodka… A l’écart du tumulte, de l’autre côté de la route, deux grands-mères, écœurées par la scène, secouent la tête.

Vers 9 heures, l’intervention de la police y met un terme. Dans d’innombrables autres commerces, depuis lundi, jour de début des émeutes qui ont fait cinq morts dans la capitale de la Nouvelle-Calédonie, le pillage est allé jusqu’à son terme, et même jusqu’à l’incendie des locaux. Les 6 500 mètres carrés de l’hypermarché Carrefour Kenu In ont été dévastés. Les supermarchés Korail de Pont-des-Français et de Vallée-des-Colons, les Super U de Kaméré et Rivière-Salée ont été brûlés. Toutes entreprises confondues, la