Dans le Médoc, les bonnes nouvelles circulent plus vite que le train. Après des semaines de mobilisation, à coups de pétition, courriers et mails de protestation, les usagers du TER 42, qui relie Bordeaux à la pointe de la presqu’île, en Gironde, peuvent se targuer d’avoir fait plier la région Nouvelle-Aquitaine. Ou tout au moins d’avoir poussé les élus à revoir leur plan. Des dizaines d’enseignants, élèves, soignants, contrôleurs et travailleurs des vignobles dénonçaient depuis octobre «un important et soudain changement des horaires après des années de stabilité». Sur une ligne empruntée chaque jour par près de 2 000 usagers, la région a finalement annoncé lundi le maintien des deux trains les plus sensibles aux horaires de pointe le matin et le soir.
«C’est un soulagement, je n’y croyais plus», lâche Audrey, enseignante en maths au collège Pierre de Belleyme, à Pauillac. La suppression de son train à 7h29 l’obligerait à arriver une heure et demie avant le début de ses cours ou à prendre la voiture, une «aberration écologique». Même amertume pour François, professeur de SES au lycée de Pauillac. «Quand on commence les cours à 9 heures et qu’on doit prendre un train à 6h30, on se lève à 5h30 pour prendre une classe presque quatre heures plus tard. En termes de fatigue, c’est exponentiel», déplore le trentenaire. Au point que plusieurs de ses collègues avaient sérieusement envisagé de demander leur mutation. Rencontrée à bord du TER, Charlotte, pro