Menu
Libération
A la barre

A Albi, de la prison avec sursis requise contre six travailleurs étrangers qui utilisaient de faux papiers

Article réservé aux abonnés
Employés par un restaurant à volonté, quatre Sénégalais, un Guinéen et un Bangladais comparaissaient devant le tribunal correctionnel du Tarn jeudi 10 octobre, soutenus par la CGT locale. Une plainte pour «trafic d’être humains» été déposée contre leur ancien employeur.
Les six hommes se sont procuré des faux papiers français, payés entre 300 euros et 800 euros. (Jean-Marc Barrère/Hans Lucas)
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 11 octobre 2024 à 11h00

«A qui profite ce procès ?» demande Me Guillaume Bosset. L’avocat défend six hommes en survêtement, en rang serré, devant le tribunal correctionnel d’Albi. De nationalités étrangères, ils étaient jugés ce jeudi pour «utilisation de faux documents d’identité».

Tous ont débarqué courant 2024 depuis Paris dans la préfecture du Tarn pour travailler dans un de ces buffets à volonté qui fleurissent dans la périphérie des villes. C’est à l’étage d’un hangar d’un centre commercial, transformé en restaurant, qu’une descente de police et d’inspecteurs du travail les a découverts au printemps dernier, hébergés dans des dortoirs insalubres. L’affaire a provoqué des remous localement, le préfet du département envisageait même de fermer l’établissement. Mais le propriétaire des «Saveurs gourmandes» s’est contenté de changer de nom à la suite de cette action de police. Parmi la vingtaine de salariés, six étaient poursuivis pour détention de faux papiers.

Des faux papiers payés entre 300 euros et 800 euros

Leur avocat a vainement tenté de demander un report de l’audience pour un complément d’enquête, Me Gosset estimant que la juge Angélique Cabanes, qui présidait les débats, était «insuffisamment éclairée pour apprécier ce dossier dans sa globalité». L’union départementale de la CGT, qui a pris les six travailleurs étrangers sous son aile, a en effet déposé une plainte pour «trafic d’être humains» visant le patron du restaurant, qui n’était pas renvoyé devant le tribunal ce jeudi. Cette plainte est toujours à l’inst