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Libération
Reportage

A la Gaîté lyrique cernée au petit matin par les CRS : «Vous voulez une évacuation et vous ne laissez pas partir les gens ?»

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Les forces de l’ordre ont procédé ce mardi 18 mars à l’évacuation sous tension du lieu culturel au cœur de Paris, occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.
Lors de l'évacuation par la police de la Gaîté lyrique par des jeunes migrants isolés, ce mardi 18 mars au matin. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 18 mars 2025 à 14h34

Ils semblent hagards dans la nuit noire. A l’écart de la foule épaisse, le dos contre la pierre froide de la Gaîté lyrique, un lieu culturel qu’ils occupent au cœur de Paris, leur refuge jusqu’à ce mardi 18 mars. Des sacs-poubelle pour bagages et un air défait comme des voyageurs perdus dans une gare routière. A l’intérieur de l’établissement, quelques-uns prient une dernière fois. D’autres font durer le départ. Une cigarette roulée lentement. Un dernier regard jeté en arrière. Un grand dit qu’il n’a pas peur des forces de l’ordre, qui patientent aux abords, qu’il a vu «la guerre» de ses yeux, en 2011 en Côte-d’Ivoire. «Allez les gars, faut vraiment y aller», prévient un membre d’une association. Aminata est à la porte d’entrée. Elle croque dans une pomme. Elle n’attend pas : elle est «perdue». Elle ne sait plus quoi faire plus quoi dire son regard incrédule. Trois mois d’occupation pour finir sur une expulsion.

Dehors, des battements de tambours. Des cris antifascistes en langue italienne. Une Lun