Dans les allées de la cité Kayamb à Saint-Louis de la Réunion, dans le sud-ouest de l’île, plus personne ne lâche son téléphone. La communauté mahoraise, qui y vit en nombre, attend désespérément des nouvelles de Mayotte, violemment frappée, à 1 400 kilomètres de là, par le cyclone Chido samedi. Le bilan provisoire pourrait atteindre «plusieurs centaines» voire «milliers» de morts, selon le préfet de Mayotte. Les réseaux mobiles sont complètement paralysés : depuis deux jours, impossible donc de se rassurer pour les Mahorais vivant à la Réunion. Ils seraient 7 000, selon l’Insee.
Assise sur un muret, Charianti est en appel vidéo. Pas avec Mayotte, mais avec ses frères et sœurs vivant en France métropolitaine «pour se donner du courage». L’aide-soignante de 37 ans est à la Réunion quelques semaines pour un rendez-vous médical important mais elle vit à Handréma, dans le nord de Mayotte. Elle n’a aucune nouvelle de son mari et de ses quatre enfants. «Je n’ai pas les mots pour exprimer ce que je ressens, souffle-t-elle la tête entre les mains.