Apple aux ordres de l’administration Trump. Le géant a retiré jeudi 2 octobre de son AppStore plusieurs applications mobiles utilisées pour signaler anonymement les déplacements de la tristement célèbre police de l’immigration américaine (ICE), institution au cœur de la politique d’expulsion massive menée par le président des Etats-Unis.
Les journalistes de l’AFP ont en effet constaté dans la soirée de jeudi que ces applications de localisation de la police de l’immigration, dont la populaire ICEBlock, étaient devenues inaccessibles sur l’AppStore.
Gros sous
La procureure générale des Etats-Unis, Pam Bondi, a affirmé jeudi à la chaîne d’information Fox Business que le ministère de la Justice avait «contacté Apple aujourd’hui pour exiger le retrait de l’application ICEBlock de son AppStore, ce qu’Apple a fait».
Pierre angulaire de la politique d’expulsion massive
Ces applis avaient gagné en popularité ces derniers mois, à mesure que la campagne d’expulsion des migrants clandestins du président Trump s’est intensifiée, soldée par de nombreuses arrestations menées par l’ICE.
«Sur la base des informations que nous avons reçues des forces de l’ordre concernant les risques pour la sécurité associés à ICEBlock, nous l’avons supprimée de l’App Store, tout comme les applications similaires», a pour sa part justifié Apple à NBC News.
Les responsables de l’administration Trump avaient vivement critiqué ces applications, estimant qu’elles mettaient en danger les agents. Elles sont notamment mises en cause depuis la fusillade qui a tué deux détenus dans un centre de l’ICE au Texas le mois dernier. Selon les autorités, qui estiment que l’attaque visait en réalité le personnel de l’ICE, le tireur avait utilisé ce type d’application les jours précédents.
Xénophobie
Depuis plusieurs mois, des manifestations anti-ICE sont organisées à travers tout le pays. La police fédérale de l’immigration, pierre angulaire de la politique d’expulsion massive voulue par Donald Trump, mène de nombreuses opérations musclées d’interpellations de migrants, vivement critiquées par les défenseurs des droits humains.