Menu
Libération
Analyse

Bruno Retailleau s’impose, l’immigration en étendard

Article réservé aux abonnés
Gouvernement Bayroudossier
Omniprésent, survivant du précédent gouvernement, appuyé sur les jalons posés par son prédécesseur, le ministre de l’Intérieur a les mains libres pour mettre en œuvre une politique migratoire conforme aux propositions de l’extrême droite.
Bruno Retailleau et François Bayrou lors d'une réunion au centre Interministériel de crise du ministère de l'Intérieur, le 23 décembre 2024. (Julien de Rosa/REUTERS)
publié le 25 décembre 2024 à 18h46

Les mots ont un sens. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas été «reconduit» par François Bayrou. Il a décidé de rester en imposant ses conditions : poursuivre sa politique, notamment les questions migratoires. Les derniers jours le prouvent. Bruno Retailleau était à Mayotte après le passage dévastateur du cyclone Chido. Alors que tout le monde surveillait les faits et gestes de François Bayrou, qui se faisait attendre pour nommer une nouvelle équipe gouvernementale, Bruno Retailleau, lui, était déjà dans la projection. Il a déclaré sans vergogne : «On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire. Il faudra légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne le contrôle de son immigration.» Une position reprise immédiatement par François Bayrou. Pouvait-il dire autre chose ?

Des petits cailloux

Bruno Retailleau a les mains libres. Il tient à ses convictions ; impose son rythme et ses idées. Lors de son arrivée Place Beauvau, en septembre, il avait donné une consigne prioritaire aux préfets : réduire l’immigration légale et illégale. La France doit utiliser tous les moyens de droit possible pour «éloigner plus et régulariser moins» de sans-papiers. Comment ? En réformant, par exemple la circulaire Valls : un texte qui permet aux préfets de régulariser quelque 30 000 personnes chaque an