«Tema ! Tema !» Un collégien pointe la grille à son groupe d’amis. Derrière, des profs accroupis. Ils surplombent de longues affiches capricieuses couchées au sol et maintenues du vent par des cabanes à oiseaux et des pots de fleurs. On y tague à la bombe de peinture et on y insiste au marqueur : «Elève à la rue, élève ton budget», «Soutien à Alassane». Des murmures d’élèves se font entendre :
«― C’est qui ?
― Askip un Malien… Euh Ivoirien.
― Ah oui, l’grand ?»
Depuis le 27 mars, Alassane, élève de troisième au collège André Doucet de Nanterre (Hauts-de-Seine) n’est plus pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et a donc dû quitter le foyer qui l’hébergeait. Ce jeudi 3 avril, plusieurs dizaines de personnes sont venues manifester leur soutien à ce garçon devant l’établissement scolaire. Arrivé de Côte d’Ivoire en 2023, souffrant d’une maladie chronique sévère, l’adolescent assure avoir 15 ans et demi, mais sa minorité est contestée. Il s’est ainsi vu révoquer le statut de mineur isolé.
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Sans domicile, il est aujourd’hui suspendu à des solutions précaires. Des nuits à droite, à gauche, en internat, au collège, à l’hôtel. Du système D et des plans B. Dans l’urgence, une cagnotte a été lancée par les parents d’élèves. «Des gamins sont venus mettre leur pièce de 2 euros», salue Sébastien, enseignant au collège. Y contribuent aussi les profs et la proviseure. Autour d’un calendrier, ils ont organisé des roulements pour s’occuper d’Alassane. Préparation des repa