Adossé à l’encadrement de sa chambre étudiante, dans un village du Crous, sur le campus bordelais, Maxime, 23 ans, soupire à l’évocation de la loi immigration, votée mardi soir à l’Assemblée nationale. «Déplorable», «stigmatisant»… L’étudiant béninois, en M1 droit des assurances à l’université de Bordeaux, est encore abasourdi par la dernière version du texte, notamment par les passages qui parlent de la mise en place d’une caution à déposer par les étrangers demandant un titre de séjour étudiant – visant à couvrir le coût d’éventuels «frais d’éloignement» – et de la majoration des frais de scolarité. «Il y a une rupture d’égalité manifeste entre les étudiants français et étrangers. Pourtant, on n’est pas là pour demander l’aumône, il ne faudrait pas oublier que les étudiants étrangers contribuent à l’économie lorsqu’ils rentrent sur le marché du travail», tacle l’étudiant boursier. Aidé financièrement par sa sœur, mais de manière «très épisodique», Maxime est catégorique : «La vie est déjà de plus en plus dure avec l’inflation, si les frais de scolarité augmentent, je n’aurai pas le choix, il faudra que je rentre chez moi et que j’arrête les études… Cette loi changera tout pour
Reportage
«Cette loi immigration changera tout pour mon avenir» : sur le campus bordelais, des étudiants étrangers inquiets
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Fakida, étudiante étrangère de Mayotte et originaire des Comores habite dans une résidence du Crous sur le campus universitaire de Bordeaux Montaigne à Pessac, le 20 décembre 2023. (Thibaud Moritz/LIBERATION)
publié le 21 décembre 2023 à 7h25
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