«Non à la colonie de peuplement», martèlent les indépendantistes, dont la mobilisation contre le dégel du corps électoral a viré à l’insurrection le 13 mai. La formule est explicite : pour les partisans de Kanaky, donner le droit de vote aux 12 400 personnes installées depuis dix ans en Nouvelle-Calédonie reviendrait tout simplement à lancer une nouvelle dilution du peuple kanak, devenu minoritaire en Nouvelle-Calédonie au début du XXe siècle.
Avec environ 112 000 (41 %) des 271 000 habitants du pays en 2019, année du dernier recensement, la communauté kanak restait la plus importante, devant les Européens (24 %) les Wallisiens et Futuniens (8 %) et les Tahitiens (2 %), 11 % des répondants ayant déclaré appartenir à plusieurs communautés. Les Kanaks sont redevenus majoritaires vers 1956 : avec 35 000 personnes, ils représentaient alors 51 % de la population. Malgré une très forte natalité au cours des six décennies suivantes, ce pourcentage a chuté jusqu’à 39 % en 2014, sous l’effet d’une forte immigration lié