Chaque été, des familles issues de l’immigration maghrébine repartent en Algérie, en Tunisie ou au Maroc. «Libération» embarque dans ce périple aux côtés d’une famille franco-tunisienne qui prend la route, en voiture puis lors d’une longue traversée en ferry jusqu’à Tunis, pour transmettre une mémoire : celle du lien au pays.
Pour les Guilouchi, c’est un rituel bien ancré depuis 1981. Chaque été, les préparatifs s’accélèrent, les souvenirs remontent et les enfants trépignent. Car le grand départ pour la Tunisie approche. Comme des centaines de milliers de familles françaises issues de l’immigration, Nouri, 62 ans, et Foued, son fils de 28 ans, s’apprêtent en ce jeudi 24 juillet à prendre la route du «bled» (le «pays», la «contrée» en arabe dialectal), direction le Maghreb. Ils y retrouveront leurs proches, restés au pays ou revenus eux aussi pour les traditionnelles vacances d’été. Ils rentreront en France dans trois semaines. «C’est le meilleur moment de l’année», sourit Nouri, mécanicien tunisien installé à Saint-Etienne depuis près de quarante-cinq ans après avoir quitté sa ville natale, Menzel Kamel. Pour lui, ce voyage prend des allures de retour symbolique, une véritable confrontation avec ses racines. Pour ses enfants, c’est une immersion dans un héritage familial, souvent transmis de génération en génération.
Qu’ils prennent la route vers l’Algérie, la Tunisie ou le Maroc, ces familles en transhumance estivale par