Chaque été, des familles issues de l’immigration maghrébine repartent en Algérie, en Tunisie ou au Maroc. Libération embarque dans ce périple aux côtés d’une famille franco-tunisienne qui prend la route, en voiture puis lors d’une longue traversée en ferry jusqu’à Tunis, pour transmettre une mémoire : celle du lien au pays. Pour lire l’épisode précédent, cliquez ici.
La route du «bled» est jalonnée de rituels. La traversée en ferry de Marseille à Tunis s’inscrit, elle aussi, dans ce ballet immuable. «Le bateau part toujours en retard», glissent les habitués de ce périple de plus de vingt heures à travers la Méditerranée, sans vraiment s’en préoccuper. La plupart effectuent ce voyage chaque été et le processus est désormais parfaitement rôdé. On abandonne d’abord sa voiture dans l’un des immenses garages du navire, capable d’accueillir plus d’un millier de véhicules, puis on grimpe en hâte vers les étages supérieurs.
Les retardataires tentent alors de négocier, souvent en vain, une nuit plus c