Un mauvais anniversaire : Alan Kurdi, 4 ans, a été retrouvé, le 2 septembre 2015, par des policiers sur une plage de Bodrum, dans le sud de la Turquie. Un petit garçon mort échoué après une tentative pour rejoindre l’Europe. Une image terrible. Elle a fait le tour du monde et des médias dès le lendemain. La photo de l’enfant réfugié syrien mort noyé a chamboulé les consciences. Les politiques ont commenté le drame avec une main sur le cœur. Un «tournant» dans le regard porté sur les politiques migratoires. Une sorte «de plus jamais ça».
Le photographe Alain Mingam, lauréat du World Press, expliquait à Libé après le drame et l’émotion : «Cet enfant seul, isolé dans sa mort dramatique, nous touche en tant que père, mère, frère ou sœur. On sort de l’anonymat de la foule pour aller vers un être humain, un enfant qui plus est. Cela ne peut qu’interpeller notre lâcheté. La gêne est à la mesure de l’horreur provoquée. Cette image peut réveiller les consciences, comme toutes celles qui ont marqué l’histoire.»