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Billet

Dix ans après la mort du petit Alan Kurdi retrouvé sur la plage, rien n’a changé pour les réfugiés, c’est même pire

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L’image du corps de l’enfant syrien échoué en Turquie avait fait le tour du monde, entraînant des promesses que «rien ne serait jamais plus comme avant». Un symbole violent rapidement oublié.

Alan Kurdi, 4 ans, a été retrouvé le 2 septembre 2015 par des policiers sur une plage de Bodrum, dans le sud de la Turquie. La photo de l’enfant réfugié syrien mort noyé a chamboulé les consciences. (Nilufer Demir/AFP)
ParRachid Laïreche
Reporter au service société
Publié le 03/09/2025 à 14h13

Un mauvais anniversaire : Alan Kurdi, 4 ans, a été retrouvé, le 2 septembre 2015, par des policiers sur une plage de Bodrum, dans le sud de la Turquie. Un petit garçon mort échoué après une tentative pour rejoindre l’Europe. Une image terrible. Elle a fait le tour du monde et des médias dès le lendemain. La photo de l’enfant réfugié syrien mort noyé a chamboulé les consciences. Les politiques ont commenté le drame avec une main sur le cœur. Un «tournant» dans le regard porté sur les politiques migratoires. Une sorte «de plus jamais ça».

Le photographe Alain Mingam, lauréat du World Press, expliquait à Libé après le drame et l’émotion : «Cet enfant seul, isolé dans sa mort dramatique, nous touche en tant que père, mère, frère ou sœur. On sort de l’anonymat de la foule pour aller vers un être humain, un enfant qui plus est. Cela ne peut qu’interpeller notre lâcheté. La gêne est à la mesure de l’horreur provoquée. Cette image peut réveiller les consciences, comme toutes celles qui ont marqué l’histoire.»

Dans la plus grande des indifférences