Il fut un temps, pas si lointain, où ils étaient célébrés en grande pompe. De la victoire de la France «black-blanc-beur» au Mondial 1998 au tube de Yannick Noah, Méti(se), en 2005, en passant par l’élection de Sonia Rolland, née d’un père français et d’une mère rwandaise, comme Miss France 2000. Sans oublier la célébration du programme Erasmus (créé en 1987), qui allait permettre aux jeunes Français de fraterniser – et plus si affinités – avec leurs camarades européens, et de construire ainsi l’Europe en même temps que leur couple. Les enfants de couples mixtes, qui sont nés d’un parent français et d’un autre étranger, ont eu leur heure de gloire lors du changement de millénaire, érigés en symboles d’une société plus tolérante et moins raciste, d’un «creuset français», pour reprendre une expression de l’historien Gérard Noiriel, à l’aube des années 90.
Depuis, la célébration de ce métissage est retombée. Sans doute à cause de la montée des discours xénophobes, des tensions sur la question de l’immigration relancée à chaque loi sur le sujet, la dernière, votée fin 2023 ne faisant pas exception. Mais aussi parce qu’on a trop espéré de ces figures qui ne peuvent porter sur leurs seules épaules la charge de construire une société ouverte. D’autant qu’elles subissent elles aussi du racis