Le 9 juin, jour des élections en France, retrouvez ici l’ensemble des résultats des européennes 2024 par ville, département et région.
Le sujet qui électrise de nombreux politiques. Il arrive toujours – souvent très tôt – dans les débats. Les immigrés, les frontières, l’islam, Frontex (l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen), etc. Des discussions rarement calmes et toujours exagérées. Certains mots reviennent en boucle. «Laaaaxiiiiste», «racccciiiiiiiiste», «islamiiiiiiiiiiiiiiiste», «commmmpliiiiiiiiceeee des terrooooooriiiiiistes». A l’approche du scrutin européen, le dimanche 9 juin, nous avons jeté un œil sur les programmes consacrés aux «questions migratoires» des principales listes, pour mettre en exergue quelques mesures.
Parti communiste français
Léon Deffontaines
Les rouges placent en haut de la pile l’aide au développement des pays d’origine, afin de lutter contre les causes qui poussent à l’exil. Ils défendent également la nécessaire régulation à l’échelle européenne, prônent le rejet du «pacte asile-immigration», l’abolition de l’externalisation des frontières et l’abrogation des accords de Dublin – dont le principe est que le premier pays européen traversé par un migrant doit se charger de traiter sa demande d’asile. Frontex ? Portés par la tête de liste, Léon Deffontaines, les communistes proposent la création d’une clé de répartition ainsi que la mise en œuvre d’une solidarité d’accueil entre les Etats membres.
La France insoumise
Manon Aubry
Les insoumis ne mâchent pas leurs mots. Ils qualifient l’agence Frontex de «meurtrière». La tête de liste, Manon Aubry, propose son remplacement par une agence européenne civile de sauvetage en mer et sur terre. Elle serait en appui de l’Union européenne pour l’asile (AUEA). Ce n’est pas tout. Les insoumis désirent garantir le droit d’asile sur le sol européen et «abroger» le pacte asile-migration qui prévoit, selon le parti, «une augmentation de la rétention aux frontières».
Les Ecologistes
Marie Toussaint
Le mot «solidarité» revient souvent. Les verts souhaitent construire une politique «humaine et éthique». Ils sont très critiques sur Frontex et déplorent le manque de coopération dans l’accueil entre les différents Etats européens. Les écologistes proposent de financer le sauvetage en mer et de créer la reconnaissance d’un statut de réfugié climatique et environnemental au sein de l’Union européenne.
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Place publique - Parti socialiste
Raphaël Glucksmann
Raphaël Glucksmann promet une meilleure répartition des migrants entre les pays. Comment ? En sortant des accords de Dublin. La tête de liste socialiste souhaite créer des «voies d’immigration légales» et assurer un «devoir de sauver» pour que l’Union européenne mobilise des moyens pour le sauvetage en mer des personnes exilées.
Renaissance
Valérie Hayer
La tête de liste de la macronie, Valérie Hayer, propose pour répondre «aux problématiques liées à l’immigration», d’augmenter le nombre de gardes-frontières et garde-côtes européens jusqu’à 30 000. Elle souhaite également permettre à Frontex d’élargir sa zone de mission pour intervenir dans les territoires d’outre-mer. Renaissance vise un doublement des renvois des migrants en situation irrégulière (200 000 chaque année) et souhaite négocier des accords avec leurs pays d’origine pour atteindre cet objectif.
Les Républicains
François-Xavier Bellamy
François-Xavier Bellamy ne tourne pas autour du pot. Il parle de l’immigration avec des mots qui foutent la frousse pour chasser sur les terres du Rassemblement national. Sa droite dure souhaite «assurer le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne en redéployant des fonds européens inutiles vers la construction de barrières physiques à l’Est (murs, fossés, caméras, etc.) et le déploiement de forces maritimes en Méditerranée pour empêcher l’immigration illégale». François-Xavier Bellamy propose également de sanctionner financièrement les pays «non coopératifs» en matière de lutte contre l’immigration illégale.
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Le Rassemblement national
Jordan Bardella
Jordan Bardella voit la vie en double. La tête de liste du parti d’extrême droite se voit comme le plus «crédible» sur les questions migratoires. Il va toujours plus loin et ses concurrents tentent de le dépasser. Jordan Bardella veut instaurer «une double sécurité». C’est quoi ? Un contrôle aux frontières françaises et la mise en place d’une frontière européenne. Il compte également restreindre la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls ressortissants des pays membres.
Reconquête
Marion Maréchal
Marion Maréchal ne parle que de ça, ou presque. Elle veut libérer l’Europe. De quoi ? De «l’immigration et l’islamisation». Jordan Bardella propose une «double sécurité» ? Très bien. Elle propose une «triple frontière» : nationale, européenne et extra-européenne. Un dispositif pour lutter contre la libre circulation des extra-européens et expulser tous les migrants. Reconquête propose également de supprimer les subventions des organisations non gouvernementales (ONG) dites «pro-migrants» et la suppression de la directive européenne sur le regroupement familial.