«Ma femme est seule avec notre fille de 6 mois. Laissez-moi passer !» scande Ghaieth au milieu de la route barricadée et des cris de soutien. Ce jeune homme de 25 ans, claquettes aux pieds, tente de se frayer un chemin entre les policiers qui font barrage. Devant la mairie du XVIIIe arrondissement, la tension est à son paroxysme. Depuis mardi 23 juillet, environ 300 personnes sans logement manifestent afin d’avoir accès à des places d’hébergement.
Pendant trois jours, ces femmes, hommes et enfants, dont de nombreux exilés, ont dormi sur le parvis de la mairie, à même le sol. «Notre but est de faire entendre notre voix pour que nous n’ayons plus à subir de nuits dehors», explique Maddy, 33 ans, originaire du Sénégal. En France depuis trois ans, il alterne, comme ses camarades, nuits à la rue et nuits dans des hôtels destinés aux plus précaires, obtenues par le biais du 115. Mais il y a quatre mois, voilà qu’ils se retrouvent tous délogés du jour au lendemain.
«Ils ont séparé des familles»
Jeudi 25 juillet dans l’après-midi, à la demande de la préfecture, la rue face à la place Jules-Joffrin est encerclée de policiers et de banderoles. 300 places auraient été débloquées pour loger ces familles, à la veille de la cérémonie d’ouverture des JO : «On propose des hébergements spécifiques pour les familles, où elles pourront y rester quelques semaines. On ne connaît pas la durée exacte», affirme un membre de la préfecture présent sur place.
Plusieurs personnes