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Libération
Sinistre

Hautes-Alpes : 49 exilés évacués après un incendie dans leur centre d’hébergement

Le feu s’est déclaré vers 23 heures dimanche 14 juillet aux Terrasses Solidaires de Briançon. Aucune victime n’est à déplorer, tous les pensionnaires ont été temporairement relogés dans un autre gymnase de la ville.
Les Terrasses solidaires sont installées dans cet ancien sanatorium, ici le 30 août 2023. (Justin Mourez/LE DAUPHINE.MAXPPP)
publié le 15 juillet 2024 à 14h34

Pas de victimes mais 49 déplacés. Dimanche 14 juillet peu avant 23 heures, un incendie s’est déclenché dans une chambre des Terrasses solidaires de Briançon en Hautes-Alpes. Cet ancien sanatorium, devenu un tiers-lieu, abrite cinq associations dont le Refuge solidaire, une structure d’hébergement d’urgence des personnes migrantes venant de franchir la frontière entre l’Italie et la France. Selon le Dauphiné Libéré, les alarmes se sont déclenchées vers 22 h 40, alors que le bal de la vieille ville battait son plein. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont rendus en urgence route de Grenoble, sur les hauteurs de Briançon.

Sur place, 7 engins et 29 sapeurs-pompiers sont intervenus pour stopper la propagation du feu, qui s’était déclenché dans une des chambres du centre d’accueil. «C’est un feu de matelas au premier étage qui est à l’origine de l’incendie», détaille le lieutenant Loïk Lecompte, chef du centre opérationnel du SDIS des Hautes-Alpes. «On suspecte un accident domestique», théorise Marjolaine Bert, coordinatrice de l’association Eko ! – installée dans le sanatorium – et administratrice des Terrasses Solidaires.

« Aucun blessé »

A l’arrivée des pompiers, les 49 pensionnaires du centre avaient été déjà évacués par le veilleur de nuit du Refuge et des bénévoles. Cette cinquantaine de personnes a patienté sur le trottoir pendant que les pompiers maîtrisaient le sinistre. Si le feu a été éteint en une demi-heure, «la fumée s’est propagée en grande quantité dans tout le bâtiment et le taux de monoxyde de carbone qui était trop élevé pour rouvrir l’accès, décrit le lieutenant Loïk Lecompte. Les pompiers ont effectué plusieurs rondes pour savoir s’il ne restait personne dans le bâtiment. Heureusement, aucune victime n’est à déplorer.

Suite au sinistre, la Procureur de la République de Gap confirme qu’une «enquête est en cours». Les investigations ont été confiées au commissariat de Briançon qui réalise pour l’heure différentes auditions «pour déterminer les circonstances du sinistre et confirmer que le point de départ du feu se trouve effectivement dans une des chambres» selon le parquet. Marion Lozac’hmeur reste toutefois prudente sur l’origine de l’incendie qui, selon elle, «n’est pas encore établie». La procureur confirme toutefois qu’il «n’y a eu aucun blessé» mais que «les fumées incommodantes ont nécessité l’évacuation des lieux».

Solution urgente d’hébergement

«Conformément aux mesures du Plan Communal de Sauvegarde, le Maire de Briançon a immédiatement mobilisé ses services pour pouvoir permettre aux personnes concernées de dormir dans un gymnase municipal et de se voir offrir de l’eau, ainsi qu’un repas ce jour», a communiqué à Libé le maire de Briançon, Arnaud Murgia. Ce dernier précise avoir demandé le renfort de la Croix-Rouge pour la logistique. «Une fois l’urgence gérée, le Maire de Briançon a saisi le Préfet des Hautes-Alpes qui a pleine compétence en matière d’hébergement d’urgence pour trouver une solution pour les jours à venir.»

Au lendemain du sinistre, l’heure est au constat matériel. Après une nouvelle ronde effectuée au matin du 15 juillet, les pompiers n’ont pas autorisé l’ouverture du tiers-lieu. La pièce d’où a démarré le feu est «complètement détruite, l’installation électrique est à refaire et il y a des suies toxiques dans le bâtiment», décrit Marjolaine Bert. Les portes du bâtiment sont donc closes jusqu’à ce que les travaux de rénovation soient effectués et que l’alarme incendie soit à nouveau opérationnelle. «Ce matin, les personnes en situation d’exil ont pu récupérer leurs effets personnels», se réconforte l’administratrice des Terrasses. Elle espère que l’isolation électrique sera rapidement refaite «pour que les bureaux soient accessibles et que l’on puisse assurer une continuité de service».

Dans la fumée

Contactée, la préfecture des Hautes-Alpes assure que les «personnes occupant le refuge des terrasses solidaires sont actuellement prises en charge, dans le cadre de l’urgence, par la ville de Briançon». Quant aux solutions futures d’hébergement qui vont devoir être trouvées pour loger 49 exilés actuellement dans le gymnase de la mairie, le préfet des Hautes-Alpes annonce avoir mobilisé et saisi «l’ensemble des services concernés afin de trouver une solution, humaine et adaptée, dans l’attente de la réouverture des terrasses solidaires». De leur côté, les membres de l’association Refuge Solidaire sont toujours embrumés. «Pour les hébergements d’urgence, on ne sait rien», soupire l’une d’eux.

Le maire de Briançon, divers droite, est localement connu pour son appréciation relative du tiers lieu. Interrogé au sujet d’aides financières qui pourraient être accordées aux associations ayant besoin de réparer leurs locaux dégradés par l’incendie, Arnaud Murgia rappelle que ceux-ci sont «privés, et que la Ville ne peut donc pas intervenir, la question des réparations revenant de fait aux assurances du propriétaire des murs.» Si les démarches assurantielles ont déjà débuté, les Terrasses Solidaires ont en parallèle lancé a un appel au dons et une cagnotte pour financer les travaux qui ne seront pas couverts par l’assurance.