Le cyclone Chido, Zaïna ne l’a pas trop subi. Dans son petit village de Mbouini, tout au sud de Mayotte, les vents ont été bien moins forts que dans le reste de l’archipel. En revanche, la tempête Dikeledi, passée sur le département un mois plus tard, a fait des dégâts : la quadragénaire mahoraise s’est retrouvée avec de l’eau jusqu’aux genoux dans sa maison. Pour la protéger, la maire de la commune lui a proposé de partir se réfugier, avec ses cinq enfants, dans le collège du coin qui faisait office d’hébergement d’urgence. Mais Zaïna a refusé : «Là-bas, il n’y avait que des Anjouanais [originaires d’Anjouan, l’île des Comores la plus proche de Mayotte, ndlr], je n’avais aucune envie d’y aller. Eux, ils aiment trop faire des choses dégueulasses.» Lesquelles ? On n’en saura pas plus.
Quelques mètres plus loin, Boustoini, la cinquantaine, montre le bout de la plage de Mbouini du doigt. «Chido est passé le samedi. Dès le dimanche matin, on voyait déjà des kwassa arriver par là. Depuis, ça ne s’arrête pas, on en voit tous les jours, assure-t-il. Mais on n’a plus de manioc, plus de