Il l’avait annoncé vendredi. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a fait procéder ce mardi 1er avril à l’évacuation des jeunes migrants installés sous des tentes sur les quais de la capitale. Si un recours avait été déposé pour empêcher l’opération, le tribunal administratif de Paris l’avait rejeté samedi, estimant que l’installation de tentes sur les quais de Seine constituait «par elle-même un risque pour la sécurité de leurs occupants comme des passants».
Les jeunes exilés étaient installés sur les quais de Seine au niveau de l’île Saint-Louis depuis leur expulsion, le 18 mars, de la Gaîté lyrique, une salle de spectacle parisienne qu’ils occupaient depuis trois mois, dans l’attente d’être logés. Le préfet faisait valoir que cette «occupation illicite» comportait «des risques avérés pour la salubrité publique et la santé des occupants en raison de l’absence d’accès à l’eau» et générait «un trouble permanent à l’ordre public compte tenu des risques sanitaires et sécuritaires important qu’elle implique». Cette évacuation avait donné lieu à des tensions entre les policiers, les migrants et leurs soutiens.
Les lieux déjà quittés avant même l’évacuation
Dans son arrêté, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez avait indiqué mercredi dernier que les campements, «composés actuellement de plus de 250 personnes et près de 140 tentes, installés illégalement», résultaient «en particulier de l’évacuation du théâtre de la Gaîté lyrique» et «du refus d’un nombre important de migrants de répondre favorablement à des solutions alternatives d’hébergement».
Reportage
Dans les faits, «douze personnes, dont huit mineurs non accompagnés, sont montées dans un bus mis à disposition des autorités pour rejoindre un Sas (sas d’accueil temporaire) en région», a précisé ce mardi le Collectif des jeunes du parc de Belleville. Plus tôt, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 avait expliqué, sur Instagram, que «la plupart des jeunes [avaient] déjà quitté les lieux depuis hier soir et [continuaient] de partir ce matin», dénonçant l’instauration de la «peur et de la pression constante dans les esprits» de la part de la préfecture.
Affirmant être des mineurs, ce que contestent la mairie et la préfecture de région, les jeunes exilés ont déposé des recours et demandent à être logés dans des foyers adaptés et à bénéficier d’une prise en charge spécifique.