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Reportage

«Je pensais venir ici pour deux mois» : à Chamalières, la vie s’organise pour les Ukrainiens après trois ans de conflit

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dans le Puy-de-Dôme, l’association Agir ensemble pour l’Ukraine accueille des réfugiés et envoie régulièrement de l’aide médicale et alimentaire au pays.
De gauche à droite, Baptiste, 24 ans, le petit ami de Yeva, 21 ans, Anna, 14 ans, Kseniia 16 ans et sa maman Krystynia, 40 ans, dans le local de l'association Agir ensemble pour l'Ukraine. A Chamalières le 22 février 2025. (Christophe Darbelet/Libération)
par Sonia Reyne, correspondante à Clermont-Ferrand
publié le 24 février 2025 à 6h41

Toute de rouge vêtue, Kateryna ouvre la porte avec un grand sourire. Sur le seuil, elle propose un thé ou un café. Irida, la responsable ukrainienne d’Agir ensemble pour l’Ukraine, tend la main et s’excuse pour son français : elle s’exprimera en anglais. Longue brune, d’une courtoisie surannée, elle ponctue ses gestes d’un «s’il vous plaît» pour indiquer le chemin. Dans les locaux mis à disposition par la ville de Chamalières (Puy-de-Dôme), à côté de Clermont-Ferrand, un long couloir serpente entre de petites salles vitrées. Bénévoles français et ukrainiens s’installent autour d’une grande table. Kateryna a préparé café, biscuits et un gâteau pomme-cannelle surmonté d’un nuage de meringue. «Des larmes d’ange», précise Anna, sa plus jeune fille.

«Ce dont je rêve, c’est de retrouver l’Ukraine d’avant»

Partout, du matériel s’entasse en attente d’envoi vers l’Ukraine : alimentation, produits d’hygiène, mais aussi médicaments, béquilles, lits médicalisés, fauteuils roulants et un stock impressionnant d’extincteurs. «Il y en a énormément besoin», souligne Irida. Avant leur acheminement, tout est trié, compté, pesé et emballé. Anna, 14 ans, sa sœur Yeva, 21 ans, et Kseniia, 16 ans, sont devenues expertes dans cette tâche. Avec leurs mères, Kateryna et Krystyna, elles consacrent leurs samedis à préparer les convois et leurs documents administratifs. Les adolescentes ont d’abord suivi leurs cours ukrainiens en ligne avant d’ê